L’Association de la Presse Judiciaire (APJ) déplore la censure exercée par les chefs de juridiction du TGI de Marseille à l’encontre de France Culture après la diffusion d’un reportage qui leur a déplu.

Le mois dernier, dans le cadre d’une série d’émissions consacrées au fonctionnement du tribunal (série faisant l’objet d’une convention de plusieurs mois), France Culture a diffusé différentes séquences d’une audience des comparutions immédiates [écouter le reportage]. Lors des débats, la procureure et la présidente de la chambre ont émis des propos déplacés au regard de leurs obligations déontologiques de réserve, d’impartialité et de respect de la personne jugée. En réaction à cette diffusion, la juridiction n’a pas trouvé mieux que de dénoncer la convention, obligeant France Culture à mettre un terme à la série.

Nous, chroniqueurs judiciaires, sommes régulièrement témoins de tels débordements aux audiences de comparutions immédiates, partout en France. Ce reportage ne se contentait pas de rendre compte des excès verbaux de tel ou tel magistrat, mais il soulevait les problèmes du traitement en circuit court : avec des magistrats fatigués par des audiences surchargées, des avocats décontenancés par les humeurs de leurs juges, des justiciables (prévenus ou parties civiles) quittant la salle en ayant le sentiment de ne pas avoir été équitablement traités. Et au final, une justice incomprise.

Le TGI de Marseille a préféré mettre la poussière sous le tapis. L’APJ souligne le travail consciencieux auquel se sont livrés la journaliste Pascale Pascariello et les producteurs de l’émission, et demande aux chefs de la juridiction de rétablir la convention avec France Culture.