L’Association confraternelle de la Presse Judiciaire (APJ) dénonce avec force la décision d’une présidente de chambre de la cour d’appel d’Amiens qui, mercredi, a fait confisquer les ordinateurs et téléphones portables des journalistes les empêchant ainsi de rendre compte en temps réel de l’audience concernant l’interdiction de publication d’un hebdomadaire. Cette magistrate a exigé que tous les journalistes viennent déposer leur matériel sur le bureau du procureur (qui n’était pas à l’audience). A un journaliste qui faisait remarquer que ça ne s’était jamais fait, elle a répondu “eh ben comme ça, ça fera une première”. Sans doute est-il besoin de rappeler à cette présidente de chambre que la presse, notamment judiciaire, rend compte de la façon dont la justice est rendue dans les tribunaux. A ce titre, elle participe à la publicité de la justice et assure l’information du public. Et, précisons-le, aucun texte n’interdit un compte-rendu en temps réel d’un procès. Les journalistes ne disposent d’aucun recours contre de telles décisions qui entravent leur mission d’information. Elles relèvent du pouvoir discrétionnaire du président d’audience. Il serait enfin temps d’ajouter un alinéa à l’article 38 ter de la loi sur la liberté de la presse autorisant les journalistes à retransmettre les comptes rendus d’audience par courriers et messages électroniques pendant le cours des débats. Ainsi, la justice du XXIe siècle, chère à Madame Taubira, commencerait à être en phase avec son temps.