L’association de la presse judiciaire (APJ) et les journalistes accrédités au procès de l’affaire “Pelicot”, dénoncent les méthodes abusives et méprisantes employées par le président de la cour criminelle du Vaucluse, qui contourne le code de procédure pénale en invoquant son pouvoir de police de l’audience pour exclure la presse lorsque les images des viols sont diffusées, alors même que la partie civile, seule autorisée à demander un huis-clos, ne le souhaite pas.

Ainsi, le vendredi 20 septembre, M. Arata a accédé à une demande de certains avocats de la défense – qui ont bien entendu tout intérêt à ce que les journalistes ne soient pas présents pour voir leurs clients dans leurs œuvres – de nous mettre dehors au nom du “caractère indécent et choquant” des images.

Dans un courrier que nous lui avons ensuite adressé, et auquel il n’a pas daigné répondre, nous lui avons demandé de réexaminer cette question. Mais à l’audience de ce mardi 24 septembre, alors qu’un débat lui était de nouveau sollicité par la partie civile, il l’a rejeté en estimant qu’il avait “déjà été très clair là-dessus“.

Depuis l’ouverture de ce procès le 2 septembre, nous, journalistes, chroniqueurs judiciaires et dessinateurs d’audience, restituons les débats librement, avec honnêteté et dignité. En plaçant sur le même plan la presse judiciaire et les réseaux sociaux, et en excluant les journalistes de la salle d’audience au moment où seront abordés des éléments cruciaux dans l’enjeu judiciaire de ce procès, le président prive le citoyen du contrepoids nécessaire de l’information professionnelle sur les propos déformés et les déballages nauséabonds qui n’en seront qu’amplifiés.

Nous demandons aux plus hautes autorités judiciaires d’intervenir pour que cette décision d’exclure la presse, qui relève d’une entrave à la liberté d’informer, soit réexaminée dans le strict respect des articles 306 et 309 du code de procédure pénale.