L’association de la Presse Judiciaire apporte son soutien à Mediapart après la tentative de perquisition dont le journal a fait l’objet dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte en marge de l’affaire Benalla. Le parquet de Paris souhaitait récupérer des enregistrements entre MM. Benalla et Crase, publiés le 31 janvier par Mediapart, ont indiqué ses responsables qui se sont opposés à cette perquisition. Comme le leur permet la loi. Cette enquête préliminaire est ouverte pour atteinte à l’intimité de la vie privée et détention illicite de matériel permettant des interceptions téléphoniques.
Une perquisition dans un journal est une mesure aussi rare qu’inquiétante. Celle-ci ne répond à aucun « impératif prépondérant d’intérêt public ». Derrière cet acte, loin d’être insignifiant, semble se profiler la chasse aux sources ainsi qu’une atteinte au droit à l’information.
La protection des sources, comme le rappelle la CEDH, est l’une des pierres angulaires de la liberté de la presse. L’absence d’une telle protection pourrait dissuader les sources journalistiques d’aider la presse à informer le public sur des questions d’intérêt général.
Rappelons que par deux fois, la CEDH a sanctionné la France pour des perquisitions dans des entreprises de presse.
Cette perquisition provoque une inquiétude légitime dans la profession. Tout comme la volonté présidentielle de contrôler l’information. L’APJ restera mobilisée contre toute atteinte au secret des sources et vigilante pour défendre le droit à l’information.