L’Association de la Presse judiciaire (APJ) dénonce une nouvelle fois l’acharnement de la police et de la justice à l’encontre de la liberté de la presse. C’est aujourd’hui notre consoeur Ariane Lavrilleux, journaliste au sein du média d’investigation « Disclose », qui est visée. Elle est l’auteure de plusieurs enquêtes relatives à un éventuel détournement égyptien d’une opération de renseignement française dans le pays et à la responsabilité de la France dans la vente d’armes à différents pays. Armes qui ont été utilisées contre les populations civiles.

Ariane Lavrilleux a été placée en garde à vue mardi 20 septembre à l’hôtel de police de Marseille, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en juillet 2022 pour « compromission du secret de la Défense nationale et divulgations d’identités de militaires ». Son domicile a été perquisitionné pendant 12 heures. Sa garde à vue n’est toujours pas levée à cet instant.

L’objectif des enquêteurs de la DGSI est clair : identifier des sources, en violation totale de la loi sur la protection des sources de 2010. Cette nouvelle mesure d’intimidation inacceptable, de la part d’un pouvoir qui s’accommode mal du fonctionnement démocratique dans lequel s’inscrivent la liberté d’enquêter et la protection des sources journalistiques, consacrées par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).

La méthode n’est pas nouvelle, et c’est ce qui avait conduit l’APJ à publier en 2019 un Guide de défense du journaliste.

L’Association de la Presse judiciaire soutient sans réserve Ariane Lavrilleux et sa rédaction et appelle à l’arrêt des attaques scandaleuses contre la liberté d’expression.