L’Association de la Presse Judiciaire proteste officiellement contre la décision du président de la cour d’assises du Rhône d’interdire aux journalistes accrédités au procès “Moitoiret/Hego” la possibilité de conserver leurs ordinateurs et téléphones portables, devenus aujourd’hui des outils de travail indispensables. Cette interdiction, que nous imaginons fondée sur le pouvoir de police dévolu au président de cour d’assises, est d’une hypocrisie sans bornes. Dès avant l’ouverture des débats, les chroniqueurs sont stigmatisés. Une telle mesure nous semble contraire à la liberté d’expression puisqu’elle nous interdit de rapporter l’audience le plus rapidement possible. Cette décision est d’autant plus ridicule qu’en première instance, le président de la cour d’assises de l’Ain n’avait pas interdit aux journalistes d’utiliser leurs ordinateurs durant le procès. Depuis une dizaine d’années la quasi-totalité des présidents de chambres correctionnelles ou d’assises autorisent cette pratique permettant aux journalistes de travailler durant l’audience. Sans que cela ait généré le moindre incident. Sauf à penser que la cour d’appel de Lyon ne soit pas informée de ce qui se déroule dans le reste des juridictions de France. Cette attitude du président de la cour d’assises illustre malheureusement la défiance croissante d’une partie de la magistrature vis à vis de la presse due à une méconnaissance de ses pratiques et de ses usages.