Sept ans après les faits, les deux journalistes prévenus de recel de violation du secret professionnel pour avoir transmis et publié des clichés de l’assassin présumé Jean-Pierre Treiber, à l’époque en cavale, ont été relaxés le 20 septembre au nom du droit du public à l’information. Malgré les réquisitions du parquet, le tribunal correctionnel a, de manière limpide, jugé qu’il n’est « pas démontré qu’il existait, au cas particulier, un impératif prépondérant d’intérêt public justifiant l’atteinte ainsi portée à la liberté d’expression ». Pour les juges, s’il fallait identifier l’auteur de la violation du secret professionnel, « il est tout aussi important que le public puisse être informé de ce qu’un assassin présumé, mis en cause dans une affaire hautement médiatisée, évadé de prison depuis plus d’un mois et recherché par plusieurs services de police de première importance, puisse, apparemment en toute impunité, circuler au vu et au su de tous, sans paraître même chercher à se dissimuler ». La publication des photos n’a pas perturbé, toujours selon le tribunal, la suite de l’enquête et l’interpellation de la personne évadée. L’Association de la presse judiciaire (APJ) se réjouit de cette décision, à un moment où le gouvernement a montré qu’il ne se souciait que peu de la protection du secret des sources des journalistes, pourtant pierre angulaire de la liberté de la presse.