Monsieur le Président élu,
Dans votre programme, vous souhaitez garantir l’indépendance éditoriale des médias, celle des rédactions et préserver la liberté de la presse.
Pourtant, à aucun moment, vous n’évoquez un point essentiel : celui de la protection du secret des sources. Votre prédécesseur s’était engagé auprès de notre association à porter un texte novateur et fort. Hélas, il n’en fut rien.
Un ersatz de projet est certes revenu à quelques mois de l’échéance présidentielle via un cavalier législatif dans le projet sur l’indépendance des médias. Mais il a été censuré par le Conseil constitutionnel, qui considère que le secret des sources n’a pas valeur constitutionnelle.
Aujourd’hui, le secret des sources est garanti par la loi du 4 janvier 2010, celle que les associations de journalistes, dont la nôtre, combattent afin qu’elle soit modifiée pour une plus grande protection et qu’enfin des sanctions soient prises contre ceux qui bafouent ce principe démocratique.
Vous n’êtes pas sans savoir que sans protection des sources, pas de sources et sans sources, pas d’information. A quoi servirait-il de garantir l’indépendance des médias si les journalistes ne peuvent protéger ceux qui les informent ?
Vous prônez une exigence “éditoriale d’impartialité et de qualité de l’information”.
Elle ne peut se réaliser sans l’exigence certaine d’une véritable loi sur le secret des sources.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre haute considération.
L’Association de la presse judiciaire