Surveillance de masse, collecte indifférenciée des données, légalisation de pratiques illégales et dispositif de contrôle insuffisant… Le gouvernement travaille depuis deux ans sur le projet de loi “Renseignement”, qui vient d’être adopté à une écrasante majorité par les députés. Dans une logique sécuritaire, ce même gouvernement joue sur la peur du terrorisme pour faire avaliser un texte liberticide. La future collecte des données pourra se faire notamment au nom des “intérêts de politique étrangère, économiques, industriels et scientifiques majeurs de la France”. Autant dire tout et n’importe quoi, surtout n’importe quoi tant les critères sont flous. Quelques mois après que des journalistes ont été assassinés aux côtés d’autres victimes, ce projet démontre le cynisme du gouvernement et son mépris envers l’un des principes essentiels d’une démocratie : la liberté de la presse. Mais doit-on s’en étonner de la part d’un gouvernement qui a renoncé à légiférer sur la protection du secret des sources, l’une des pierres angulaires de cette liberté d’informer ? L’Association de la presse judiciaire partage l’analyse des nombreuses voix de la société civile qui se sont élevées contre ce projet et demande, de façon ferme et solennelle, le retrait de ce texte liberticide.