L’Association de la Presse Judiciaire considère comme un véritable accroc à la liberté d’informer la décision de la cour d’appel de Versailles obligeant Médiapart et Le Point à retirer de leurs sites les enregistrements dits “Bettencourt”. Elle leur apporte tout son soutien. Ces deux organes de presse ont publié en juin 2010 des enquêtes révélant des extraits de ces enregistrements. D’un côté, la justice considère que ces enregistrements, réalisés certes de façon déloyale par un employé de Mme Bettencourt, étaient de nature à justifier l’ouverture d’enquêtes pénales qui ont conduit à la mise en examen d’une dizaine de personnes. De l’autre, elle estime que leur publication par ces deux médias est illicite car ils ont été obtenus en violation du droit au respect de la vie privée d’autrui; et ordonne le retrait de tous les articles faisant mention de ces enregistrements. Cherchez le paradoxe ! Droit à l’information contre respect de la vie privée, le débat n’est pas nouveau. Il a déjà été tranché par la Cour européenne des droits de l’Homme qui considère que l’information du public prime sur des sujets d’intérêt général. Sauf à considérer que l’affaire Bettencourt ne relève pas de cette notion.