L’Association de la presse judiciaire apporte son soutien au journaliste du Parisien/Aujourd’hui en France, Stephane Sellami, condamné mercredi par le tribunal correctionnel de Paris à 8.000 euros d’amende pour recel de portrait robot. En janvier, le quotidien avait publié un portrait robot illustrant un artice de ce journaliste sur un violeur en série sévissant à Paris et en banlieue. Le journaliste a été renvoyé sur citation directe du parquet de Paris devant le tribunal pour recel de violation du secret professionnel à la suite d’une plainte des services d’enquête. Le parquet a fait le choix de ne pas poursuivre le directeur de publication du quotidien. L’APJ regrette que cette affaire qui relève, quoique l’on en dise, du droit de la presse ait été examinée par un juge unique et non par une formation collégiale de la chambre de la presse alors que le représentant du ministère public était un magistrat appartenant à la section de la presse. Ce dernier avait réclamé une peine de cinq mois d’emprisonnement avec sursis contre Stéphane Sellami. Par ailleurs, l’APJ s’étonne que le chef du service d’enquête de la Police Judiciaire ait cru nécessaire de se constituer partie civile à l’audience, le seul représentant des intérêts de la société étant le ministère public. Le commissaire a d’ailleurs été débouté de sa constitution. La liberté de la presse est une liberté fondamentale. Les journalistes ne sont pas au-dessus des lois, mais on ne peut pas appliquer les dispositions du droit commun aux délits de presse qui relèvent d’un droit dérogatoire afin de préserver la liberté d’expression. Un journaliste a été condamné parce qu’il a publié des informations non officielles. L’APJ rappelle qu’à chaque fois que la justice restreint ainsi la liberté de la presse, elle réduit d’autant la possibilité pour les citoyens d’être librement informés.