L’Association de la Presse judiciaire (APJ) a écrit aux candidats à la présidentielle pour leur demander de prendre position sur ses propositions visant à renforcer la protection du secret des sources. Dans ce courrier, l’APJ souligne que “l’affaire des fadettes du Monde illustre parfaitement les insuffisances des textes en vigueur”. “L’APJ souhaite un texte véritablement protecteur”, et pose la même question à tous les prétendants à la magistrature suprême: “Si vous êtes élu à la présidence de la République, soutiendrez-vous les modifications que nous vous proposons?”. La Presse judiciaire rappelle que dans les années 1990, “plusieurs résolutions européennes ont incité les pays à légiférer afin de protéger les sources des journalistes”. La Cour européenne des droits de l’Homme a sans cesse répété que la protection du secret des sources constituait “une pierre angulaire de la liberté de la presse, sans laquelle les sources pourraient se montrer réticentes à aider la presse à informer le public sur des questions d’intérêt général”, précise l’association. La rédaction “ambiguë” de la loi du 4 janvier 2010 “a ouvert la voie à des violations répétées” du secret des sources, estime l’APJ. “Il apparaît indispensable d’abroger ce texte, inutile et dangereux, et de le remplacer par une loi assurant une réelle protection des sources d’information du public”, ajoute-t-elle. L’Association de la Presse judiciaire souhaite voir protéger non seulement les journalistes et leur collaborateurs, mais également les sources elles-mêmes. “Car actuellement, celles-ci ne bénéficient d’aucune garantie et ne sont protégées qu’indirectement”. “Enfin, et surtout, l’APJ souhaite qu’une sanction pénale soit créée pour réprimer toute violation de la loi sur la protection des sources des journalistes”. L’APJ attend une réponse des candidats avant le 16 mars et s’engage à les publier avant l’élection. (d’après AFP)