Une journaliste en reportage arrêtée par des gendarmes. Une ministre de la Culture qui veut connaître les sources de journalistes. Deux événements distincts mais qui constituent des attaques insupportables à la liberté d’informer. Ce week-end, une journaliste du quotidien suisse Le Temps, qui réalisait un reportage sur les migrants, s’est vue sommer par des gendarmes des Hautes-Alpes de donner des informations sur ses sources. Son téléphone a été examiné. Elle est mise en cause pour aide au séjour irrégulier ! Lundi, la ministre de la Culture Françoise Nyssen a annoncé son intention de porter plainte afin de connaître les sources du quotidien Le Monde à la suite d’un article révélant les premières pistes de réforme de l’audiovisuel public. Ces tentatives d’intimidation sont, l’une et l’autre, des atteintes graves au secret des sources. La plainte de la ministre de la Culture révèle de surcroît son mépris et sa méconnaissance du droit à l’information. Si les informations publiées dérangent le gouvernement, elles sont cependant utiles au débat public et relèvent de l’intérêt général. L’Association de la presse judiciaire apporte son soutien à la journaliste Caroline Christinaz et au quotidien Le Monde. Il est inquiétant, et pénible, de devoir rappeler qu’en 2017, informer n’est pas un délit.