Voilà plus d’un an, le bureau a transmis à la Direction des services judiciaires un certain nombre de remarques concernant le travail des journalistes au sein du futur TGI de Paris dont les concepteurs avaient oublié que nous pouvions nous y rendre. Nous avions alors adressé à la DSJ et l’EPPJP (la structure chargée d’aménager le futur TGI) un document recensant quelques aberrations, notamment l’absence de box de presse dans les salles d’audience.Le 7 mai dernier, la DSJ nous a transmis un document succinct sur nos “demandes susceptibles d’être satisfaites”. Nous avons été ravis d’apprendre que nous bénéficierions de prises électriques, de lignes téléphoniques, de places de stationnement (à 200 mètres) pour les cars-régie et de salles de travail.Mais sur l’essentiel, à savoir l’installation de box de presse dans les salles d’audience, la circulation des journalistes à l’intérieur de ce palais ultra-sécurisé, rien. Pas même l’amorce d’une réflexion. Ce qui en dit long sur l’état d’esprit des magistrats qui ont travaillé sur le cahier des charges donné à l’architecte : exit la presse des prétoires ! Par ailleurs, nous avons appris qu’un système de brouillage serait installé dans chaque salle d’audience. Fini les live-tweet ou live-blogging qui, rappelons-le, ne sont pas interdits par les textes. Et aucun de nos interlocuteurs n’a été en mesure de nous dire qui était à l’origine de cette demande.Les concepteurs du nouveau TGI n’ont qu’une idée en tête : assurer la sûreté et sécurité des lieux au mépris de la liberté de la presse. À titre d’exemple, l’EPPJP n’avait même pas envisagé que tous les membres de l’Association de la Presse Judiciaire puissent accéder à leurs propre salle de travail sans avoir à demander une autorisation !Au final, la Chancellerie n’a qu’un seul argument : « Vos demandes coûtent cher ». Au prix du bâtiment, on peut en douter.L’Association de la presse judiciaire demande de toute urgence de revoir les plans des principales salles d’audience afin d’assurer la présence de la presse à proximité immédiate du prétoire comme cela existe dans les « vieux » palais de justice depuis plusieurs siècles, de renoncer à envisager le brouillage des salles d’audience afin de permettre aux journalistes, mais aussi aux avocats et aux magistrats de travailler librement, de s’engager dès maintenant à ce que les journalistes puissent circuler librement à l’intérieur du TGI sans avoir à réclamer une autorisation spécifique.