L’Association de la presse judiciaire (APJ) proteste contre les retranscriptions d’écoutes de deux journalistes dans le cadre de l’enquête sur un éventuel trafic d’influence reproché à l’ancien président de la République. Les retranscriptions des conversations de ces deux journalistes, du Canard Enchaîné et du Figaro, avec l’une des personnes mises en cause ont été versées au dossier. Or, la loi du 4 janvier 2010 relative à la protection du secret des sources des journalistes, aussi imparfaite soit-elle, édicte qu’il “ne peut être porté atteinte directement ou indirectement au secret des sources que si un impératif prépondérant d’intérêt public le justifie”. En l’espèce, l’APJ s’interroge sur la notion d’impératif prépondérant d’intérêt public. Notre Association ne souhaite aucun privilège, simplement l’application d’un texte trop souvent bafoué depuis sa promulgation. Mais surtout, elle réclame une nouvelle loi, plus protectrice du secret des sources. Or, le gouvernement qui avait promis un texte a choisi de ne rien faire. La ministre de la Justice a admis le mercredi 1er octobre que le projet de loi ne serait pas examiné en raison de l’encombrement du calendrier parlementaire.